POULIQUEN Virginie

5 carrefour Leglou
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Dessiner permet d’essayer de comprendre, de chercher une vérité et a minima de s’approprier son environnement. Représenter, imager, permet de conserver, de lutter contre la disparition. Collectionner, regrouper, classer, inventorier, montrer des images est une tentative de compréhension objective et de stabilisation de la réalité.

Mes dessins me permettent de figer un univers personnel, mouvant, en perpétuelle évolution. Je construis un fond documentaire, une mythologie intime et l’expose, le présente au monde extérieur. Les images/illustrations produites sont les traces d’une narration disparue, que le regardeur doit recréer, à la manière d’un archéologue.

Mon travail est fondé sur des ressources documentaires, il s’inspire essentiellement de planches scientifiques et d’illustrations naturalistes. J’utilise ce formalisme pour ancrer un monde fictif dans le domaine du vrai. La technique du dessin et les aberrations formelles laissent une part de mystère qui permet à chacun d’y trouver sa propre réalité et de questionner la notion de vérité.

En juxtaposant des représentations d’animaux réels ou de mon bestiaire personnel, en mêlant des dessins, des gravures et des livres, je questionne la véracité des documentations, et par là notre rapport à la connaissance, aux savoirs, aux sciences, à la mémoire et à la trace.

En représentant, dépeçant ou « rhabillant » des animaux, authentiques ou utopiques, j’essaie de dévoiler ce qui nous unit à eux, Je donne à voir notre rapport aux non-humains et notre part d’animalité. L’animal nous confronte à l’altérité tout en nous rappelant notre indéniable connexion au vivant, au monde.

Figurer est une tentative désespérée de lutter contre l’instabilité de la réalité et l’éphémère de la vie.

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Mon travail est fortement marqué par les recherches de l’anthropologue Philippe Descola et des philosophes Isabelle Stengers, Vinciane Despret et Baptiste Morizot.